Les nacelles de sauvetage

Sa longue chevelure bouclée tombait sur les épaules de Goldie. Elle auréolait son visage d'ange, mettant en valeur le satin de sa peau.
Elle était belle et le savait pertinament, en usant autant qu'elle le pouvait.
C'est toujours en fumant sa cigarette qu'elle suivait d'un pas lent Patterson...sa proie qui l'emmenait dans un endroit plus discret. Cela faisait si longtemps...Elle en avait l'eau à la bouche en regardant le dos de l'homme.
Elle allait jouer...jouer son jeu...son propre jeu...
Elle eut un sourire carnassier...ravageur....illuminant le bleu glacial de son regard.

Elle flâna dans la coursive, retardant le début du jeu, s'imaginant dans les bras un peu brutaux de cet homme sombre. Il allait parfaitement avec son humeur du jour.

Arrivés dans la salle des nacelles, Patterson ouvrit une de ses dernières pour eux. D'un geste silencieux, il l'invitait à monter à bord. Avec un sourire en coin et montrant son humeur joueuse, elle lui rendit son signe silencieux lui montrant sa cigarette pas encore éteinte.
Il entra sous le regard de la belle.
Elle tira volupteusement la dernière latte de son mégot avant de le jetter par terre. Elle l'écrasa de son talon et entra à la suite de l'homme.

Elle ferma elle-même la porte et s'y appuya contre regardant, arrogante, Patterson. Visiblement, elle l'attendait...

Goldie ne put s'empêcher de pousser un grognement de satisfaction devant l'ardeur de sa proie. Penchant sa tête en arrière, frôlant ainsi l'épaule de sa brute, elle suivait les mouvements précis de l'hommes de ses hanches, enserrants le sexe de l'homme dans son intimité, savourant chaque va-et-vient, les mains palquées sur la tôle de la porte.
Sentant Patterson se perdre dans son plaisir de plus en plus grand, elle se glissa en dehors de ses bras musclés d'un geste rapide et assuré d'une longue expérience.
En reculant au fond de la pièce, elle enleva le reste de vêtements qu'il lui restait, dévoilant son ventre plat, la finesse de sa taille de guêpe et la générosité de sa poitrine. Elle était maintenant nue devant lui, symbole parfait de la femme, image des déesses antiques.
Elle s'assit sur un fauteil de pilotage qui trônait dans la nacelle. Elle était une reine nue, arrogante, un pied relevé sur le coussin, dévoilant l'image de son sexe.
Elle savait ce qu'elle voulait et le lui montrait...Il devait d'abord lui plaire!

La pause provocante de Goldie ne semble pas laisser insensible Patterson. Il se débarasse de son blouson de cuir, puis de son pull et enfin d'un tee-shirt noir découvrant un torse athlétique recouvert d'une courte toison sombre. En une longue enjambée, il s'approche de Goldie, la lueur tamisée des voyants de contrôle dessinant des ombres inquiétantes sur son visage indéchiffrable.
Il penche son visage tout près de celui de Goldie, illuminé par un sourire carnassier. Brusquement, sa main jaillit et enserre fermement la gorge de la femme.

Quelques battements de coeur plus tad, un sourire ironique apparaît fugitivement sur les fines lèvres de Patterson puis il relache sa prise et se redresse.

L'instant d'après il fait face au tableau de commande ultra-simplifié de la nacelle de sauvetage. Il désigne du doigt un caisson blindé.

Dis-moi ce qu'il y a comme matos de survie dans cette caisse.

Sentant les doigts rugueux de Patterson sur sa gorge, Goldie sourit. Elle ne broncha même pas lorsqu'il serra sa poigne, continuant à le fixer dans les yeux. Elle savait pertinement que l'homme ne lui ferait pas de mal.
Elle ne tiqua qu'au moment où il lui donna un ordre.
Personne ne donnait des ordres à Goldie. Il n'y avait qu'elle...et elle seule.

Avec une moue déçue, elle regarda l'homme nu face à elle, ramassa ses affaires et sortit de la navette en prenant soin de fermer la porte en cassant le clavier digicode de cette dernière à coup de poing, emprisonnant Patterson à l'intérieur.

Avec un sourire satisfait, elle reprit le chemin de la coursive, ses vêtements dans les bras, complétement nue, fumant à nouveau une cigarette. Elle se dirigea vers la salle commune pour trouver quelqu'un qui lui indiquerait une cabine de couchage.

L'homme s'étire et met fin cette semi-somnolence dont il rafole, cet état si fragile où les frontières entre réalité et rêve disparaissent. Il se relève et sort une vieille montre à gousset de sa poche de jean. Il soupire. Le temps passe lentement, trop lentement.
Il a hâte de mettre enfin un pied sur cette planète et d'ainsi de se décharger d'un fardeau encombrant.
Il soupire et examine de près la nacelle. Les commandes sont ultra-simples et le mode d'emploi limpide. Quasiment toutes les fonctions sont automatisées permettant ainsi à un enfant de pouvoir se servir de l'appareil. Le nécessaire de survie est réduit au strict minimum par gain de place mais il est suffisant pour permettre aux personnes courageuses et débrouillardes de s'en sortir.
Les autres passagers ne le savent pas encore mais ces nacelles vont leur sauver la vie... ou leur permettre de mourir dans des circonstances encore plus atroces.

Il se dirrige enfin vers la porte du sas. Comme il le craignait, Goldie a brisé le système d'ouverture. Il a un léger sourire en repensant à cette femme de caractère. Elle pourrait être une bonne compagne à condition de parvenir à dompter son tempérament de feu.
Patterson ouvre le volet à gauche du sas qui protège le système d'ouverture manuel de la porte, un volant peint en rouge, permettant de s'échapper de ce cercueil volant même en cas de panne d'énergie. Précaution indispensable en cas de naufrage. Il tourne le volant et la porte s'entrouve. Il passe par l'ouverture et se retrouve dans la coursive.

Les mains dans les poches de son blouson, il se dirige lentement vers le self-service.