Le Mess

La vulgarité et l'agressivité n'avaient jamais eu le moindre effet sur lui. Mais cette jeune femme ne le connaissait pas assez (et même pas du tout) pour le savoir.
Comme le commun des mortels, elle se laissait aisément abuser par l'apparence. Néanmoins sa question pour le moins directe trahissait une certaine franchise qui n'était pas pour lui déplaire.

-Rien de plus simple madame, le départ pour le moins précipité de cette jeune femme il désigne Sarah était un signe on ne peut plus clair d'une vive inquiétude.
Au vue de la conjoncture actuelle, et compte tenu des antécédents d'icelle, cette inquiétude ne pouvait être d'ordre personnel.
Qui plus est, je suis coutumier de ce genre de situations, ou tout du moins de ce genre présumé de situation. Pour vous résumer l'essentiel, je suis un ancien membre éxécutif du Novus Ordo Seclorum, ce que vous autres appelez communément un tueur à gages. La réalité est bien plus complexe que cela, mais passons...
Vous avez les informations, j'ai ce qui faut pour agir.

Un tueur à gages....et bien...ce vaisseau avait décidement hérité de tous les malfrats possibles et inimaginables...

Après avoir hausser à nouveau un de ses fins sourcils, Goldie sourit visiblement amusée par la situation. Pour lui répondre, elle prit le même ton condescendant que lui.

"- Mon cher, au vu du manque certes d'informations, il me semble que vos hypothéses soient erronées. Effectivement, un individu nous cause un soucis cerain mais je crains fort que votre talent de tueur ne nous serve pas à grand chose. Donc à moins de savoir où se trouve le blligérent, je doute que vous nous soyez indispensable..."

amusé par la pâle imitation qui vient d'être tentée
-Cela ne vous sied guère. Et je vous en pris, ne confondez pas culture et condescendance. C'est avec de pareils stupidités que l'on arrive aux pires mésententes. Je vous l'accorde, tuer ne servira à rien, seul le renseignement importe. Simplement on ne l'obtient pas toujours comme cela...mais le problème est beaucoup plus simple qu'une simple discussion sur le rôle de tout un chacun dans la trame de la vie. C'es tous unis ou tous finis.

Il fallut un petit instant à Joe pour comprendre ce que Meth' avait mal compris : c'était Patterson qui tenait le rôle du méchant. Ce qui ne changeait en rien la situation à vrai dire, mais il aurait quand même préféré avoir le ténébreux vagabond dans son camp.
Et voila que ce type se pointait et se présentait comme un tueur à gages d'une organisation au nom tordu. Réprimant son envie de faire voler ses lunettes pour vérifier s'il avait vraiment les yeux rouges, Joe se reconcentra sur le problème. Une pièce du puzzle manquait.

"Patterson va pas nous faire sauter."

Regards interrogateurs des personnes présentes.

"Pourquoi il aurait attendu l'dernier moment pour le faire ? Si son organisation voulait vraiment nous empécher d'arriver entiers sur c'te planète, y avait des dizaines de moyens plus simples que d'envoyer un type monter une bombe à l'arrache et s'faire sauter avec. S'y zont été capable de planquer une bombe dans c'rade, ils auraient aussi bien pu mettre un système de mise à feu automatique.

Non, c'est pas son plan.


En fait j'lui donne pas un jour pour se pointer et venir nous l'expliquer lui-même. En l'attendant j'mang'rai bien un morceau, ça marche cette féraille ?"

De son pas calme habituel il se dirigea vers les distributeurs, et après quelques tatonnements entama un sandwich au jambon reconstitué.

Maintenant que Joe avait lanché le nom de Patterson et le mot "bombe", il valait mieux garder l'albinos sous leur surveillance. Ce n'était pas qu'elle se fit un réel soucis pour Patterson mais elle préférait être certaine que l'affaire serait réglé comme il fallait.
Un électron libre ne faisait jamais de bons résultats...

Sa décision prise, elle détourna son attention de lui, vérifiant tout de même du coin de l'oeil si Meth' faisant attention à lui ou pas. Rien n'affirmait que celui-ci pouvait leur faire un enfant dans le dos.
Rassurée, elle se concentra sur Joe et prit entre ses doigts blancs le poignet de Sarah.
D'un geste vif, elle en arracha le pansement et montra sa blessure (plaie par balle en plein milieu de la paume) à tous.

"- Ah oui? Tu crois vraiment que des gens qui torturent une des leurs feraient vraiment confiance à une machine? Tu crois vraiment qu'ils ne seraient pas prêts à sacrifier un de leur gars pour atteindre leur but?
De plus....lachant Sarah sans même la regarder... tu crois vraiment qu'une bombe complétement montée avec un détonateur aurait passé tous les panneaux de contrôle alors que personne d'entre nous n'a pu apporter de flingues...Ne les prend surtout pour des gens stupides! Ils sont bien plus tordus que nous!
Alors si Sarah me dit que Patterson, un écoterroriste est sur ce shuttle pour poser une bombe, moi, je la crois!
Alors soit tu m'aides à le trouver et à lui faire cracher le morceau soit tu restes peinard dans ton coin et tu subis les conséquences.

Se fait très mielleuse

Et je rajouterai que....pour l'instant, tu ne peux pas dire que je n'avais jamais raison...

Sarah sursauta lorsque Goldie lui attrapa la main et poussa un cri lorsqu'elle arracha le bandage.

Aie mais putain merde ! T'étais obligée d'faire ça ?!

Une fois "libérée", elle souffle puis finit par prendre la parole.

Goldie a raison. C'est tout à fait dans leurs habitudes d'amener les choses en pièce détachées et de tout monter une fois sur place. Et puis le mépris des machines, chez les eco, c'est un genre d'institution. Ils auraient voulu un gars pour s'en occuper, j'en suis certaine.

La bombe est un outil. Ce doit être le bras de Gaïa, donc le vivant, qui le manipule afin de préserver le monde.

Meth' n'écoutait plus trop la conversation. Il était tellement concentré sur les moindres faits et gestes de l'albinos qu'il n'avait cure de tout ce brassage d'air. Mais son attention se portait quand même sur quelques mots qui se détachaient du brouhaha par leur intonation. Tout cela ne l'aidait pas à comprendre ce qui se tramait ici... Gaïa, mais c'était qui encore celle-là?? Ne cherchant pas de réponse, il tourna la tête vers le miroir sans teint, relâchant par la même occasion sa vigilance quelques secondes. Soudain son expression changea. Il s'avança vers la lumière d'un pas précipité, oubliant tout ce qui se passait dans la pièce : Goldie, Sarah, et même Bételgueuse. Il interpella vivement Joe d'un :

"Joooooooeeeeee!!!!"

L'homme se tourna. Meth' lui fit signe de regarder à son tour vers la gauche pour qu'il comprenne...

En jetant un cou d'oeil par la vitre sans teint, Joe eut un petit sourire et se retourna vers les deux femmes.

"Il m'a pas l'air très pressé votre kamikaze..."

A une table du self, Patterson discutait tranquillement avec Virus.

"Ben voila, on va avoir son explication en direct... Sauf si tu préfères aller fouiller les caves, Goldie ?"

Sans attendre de réponse il se dirigea vers la porte et les deux hommes sortirent de la pièce.

De l'autre côté de la vitre, Patterson a la désagréable impression d'être observé.
Il hausse les épaules et se dit qu'il doit être paranoïaque.

Patterson était là, sous leur nez... Elle en aurait ri si elle n'avait pas vu Thorne faire un clin d'oeil de connivence au terroriste. Il y allait avoir du grabuge et elle se devait de faire quelque chose.
Elle tourna la tête et hésita en voyant Sarah se tenir la main de douleur.
Elle ne lui restait plus que cet homme bizarre...Elle n'avait plus le choix.

"- toi, si tu veux être indispensable, tu protéges Sarah! S'il sent sort, il voudra peut-être la tuer...S'il réussit, je te retrouverai pour te le faire payer! Clair?
Se tournant vers Sarah
Reste avec lui. Ici vous ne craignez rien....


Elle sortit de la piéce presqu'en courant.

La répartiton des tâches que la jeune blonde venait de lui proposait plus ou moins vertement lui convenait sans peine. Il aimait travailler seul, et n'avait jaamis été attiré par les actions héroïques de groupe, non qu'il douta de leur utilité. Se plaçant entre la porte et Sarah, tourné de trois-quart face afin de pouvoir surveiller la première et regarder la seconde:

-Puisque nous voilà seuls, et forcés d'attendre un quelconque dénouement, pourquoi n'en profiteriez vous pas pour me parler de vous, votre personnalité, votre passé...??

N'y voyez aucune curiosité malsaine, simplement le désir de savoir avec qui je travaille, pourquoi, comment. Même si ce n'est pas dénué d'intérêt pour vous.

Tout allait bien vite pour Sarah, ce n'est pas comme si c'était la première fois, mais ce qui était arrivé les jours précédents son départ l'avait vidé et elle esperait avoir un peu de temps avant de revivre une pareille situation d'urgence.

Suivant un instant le conseil de Goldie, après tout elle n'avait pas le choix, elle demeura en compagnie de l'homme étrange. Il lui faisait froid dans le dos. Elle soupira avant de lui répondre laconiquement.

Sarah Sarner... Exobiologiste et plus ou moins ecoterroriste sur Terre... Alors comme ça vous êtes un... spécialiste ? J'imagine que Pandora pourra vous offrir des opportunités en effet, une fois qu'on aura dépassé le néolithique quoi.

Elle observait à travers la vitre, la situation ne semblait pas bonne, n'était-ce pas une plaque d'agent fédéral qu'avait sorti Patterson ? Pourvu qu'ils ne le croient pas...

Bon, très franchement, je crois que je ferais mieux d'y aller... Mon témoignage est pas crédible si je me cache ! Zavez qu'à rester à côté de moi si vous tenez absolument à suivre les instructions de Goldie.

Sans attendre de réponse, Sarah se dirige vers la porte (j'attend la réaction de Bételgueuse pour lui laisser la possibilité de réagir à ça).

(Je coincide l'arrivée de Thorn et la sortie de Sarah, il la cherche en effet, il n'a pas entendue le discours de Patterson et donc ne sait pas qu'elle est accusée, au contraire. Il ne vient pas ennemie mais pour la protéger et l'escorter vers le self. [hrp : une petite baston non, bon tant pis, c'était pour rire])

Thorne arrive dans le couloir qui mène au self, un bruit cependant le met immédiatement en alerte, des paroles etouffées venant de tout prêt, d'un endroit qu'il ne connait pas.
Il se retourne sur ses pieds, aussi silencieux qu'un gros matou prêt à se jeter sur sa proie.
Mais avant il faut savoir d'où elle vient, la proie.

Le fauve est prêt à bondir quand il voit sortir une jeune femme d'une porte dérobée.
Il la détaille en une fraction de seconde et trouve le nom : Sarah Sarner.

"Hum ! Sarah ! Si vous le permettez je voudrais vous escorter jusqu'au self, il y a des choses importante que nous avons besoin de savoir. Et c'est très urgent, si vous voyez asque je veux dire... "

Il l'attrape rapidement mais en douceur au niveau du bras.

"Je reste à coté de vous ne vous inquietez pas. Au pire mettez vous derrière moi, personne ne vous fera de mal."


(hrp:désolé mais vous allez tous trop vite)

Hein ? Quoi ? Bon ben ça tombait bien je comptais venir.

sortie vers l'autre sujet