Conseil Administratif

A cette simple phrase, Goldie eut un sourire carnassier. Elle se pencha légèrement en avant vers cet homme, dévoilant un peu plus sa superbe poitrine et lui parle à voix basse, comme en confidence.

- Tu es bien le seul perspicace sur ce rafiot, mon grand. JE peux être dangereuse...très dangereuse...mais aussi très douce....quand je le veux.

Satisfaite de son petit effet, elle se redressa et éclata d'un rire cristallin, observant à la dérobée Mathias.

- Vous n'avez pas répondu à ma question...ou plutôt à mes questions....Pourquoi voulez-vous examiner les caissons. Je vous rappelle que je viens à peine d'arriver et je ne m'engage pas dans des "affaires" sans en connaître les raisons. Quand à les balancer dans l'espace, je trouve cela un peu idiot vu que nous pouvons très bien les démonter pour récupérer certaines pièces fonctionnant encore.... comme par exemple le système de réglage de la température. Mathias....*désigne l'homme avec lequel elle est entrée et qui la dévore du regard* a réussi à chauffer son caisson. Ce serait peut-être bien dans mettre partout dans ce rafiot...Il fait si froid...et un peu de chaleur ne fait jamais de mal...

Elle adressa un clin d'oeil à Thomas, provocante et irrésistible puis adressa un sourire sensuel à Mathias.

Il soupira, voyant que Serj ne semblait pas vouloir répondre (désolé ), et scruta un instant la jeune femme. Elle était sûre d'elle, ça ne faisait aucun doute. Il ne put s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour elle : c'était ce genre de personnes qui était capable de trouver une solution quand tous les autres paniquaient. Tout était tellement simple quand on voulait bien se donner la peine de les considérer simplement. Du moins à cet instant il voulait s'en persuader. L'idée lui vint, l'espace d'un instant, d'essayer de la séduire, mais il se ravisa presque aussitôt : on ne séduit pas une femme comme Goldie. C'est peut-être la raison pour laquelle elle était si attirante. De toute façon, il était encore fatigué des effets de la cryogénisation, et se mouvoir lui semblait de plus en plus pénible. Il rêvait d'un lit.
- Monsieur Premier-de-la-classe, dont je ne connais toujours pas le nom par ailleurs, voulait expédier les caissons de personnes encore en stase dans l'espace, histoire de voir si leurs chances s'en trouveraient diminuées d'autant que les nôtre serait augmentées, ironisa-t-il. Finalement, il semble qu'une position intermédiaire ait été adoptée, consistant à vérifier les caissons encore en état et à vider ceux qui ne le sont plus pour recouvrer une partie de l'énergie qui nous manque. Maintenant que la liste des caissons à vérifier nous a été apportée, nous allons pouvoir nous mettre au travail... Donc, vous en êtes ?

Les événements s'étaient succedés un peu trop rapidement pour Altaïr, visiblement une des dernières réveillées elle était plongée au coeur d'évenements qu'elle ne maitrisait pas encore totalement... De plus elle avait visiblement fait peur à Anaïs dans la salle commune, et alors qu'elle allait la rattraper l'annonce du meurtre avait tout mis sans dessus-dessous. Du coup elle en avait profité pour faire un tour solitaire du vaisseau, voguant en silence dans les corridors, insensible aux regards que sa petite tenue occasionait...

La situtation n'est pas rose, il semble y a avoir une perte de puissance à hauteur de 25% repartie sur les systèmes vitaux, pourquoi?

marmonnait-elle... De plus les passants parlaient de mutinerie, de problèmes insolubles... le bordel quoi...

Voyant quelques personnes un peu plus loin elle s'immisca dans le groupe pour avoir des nouvelles, ce faisant elle écrasa fortement un pied, et le cri feminin qui s'ensuivit la fit se tourner vers une jeune femme blonde et à croquer ma foi...


Ah, désolée mais ce sont des choses qui arrivent... Je ne t'ai pas vue avant je crois, je suis Altaïr... Je cherche Anaïs en fait, tu l'aurais vue?

Goldie grimaça de douleur sous le pas lourdaud d'Altaïr. La belle dorée se transforma aussitôt en lionne sauvage et farouche. Son regard devint glaciale et son sourire se figea en un rictus mauvais.
Elle se braqua entièrement sur la jeune femme, mauvaise comme la gale.
En un instant, Altaïr se retrouva sur les fesses, le regard étonné. Goldie n'avait pas perdu un instant pour réagir. Elle montrait à l'image du fauve qui était le chef de meute. Hors de question que cette pimbêche pense pouvoir recommencer à l'avenir...même si le geste était indépendant de sa volonté.
La narguant du regard comme un supérieur sur un inférieur, Goldie lui répondit de sa voix chaude.

- Je suis Goldie..et personne ne me marche sur les pieds sans conséquences directes!

Retrouvant un peu son calme devant l'effarement de la jeune femme, elle se tourna vers Thomas, un sourire enjoliveur sur les lèvres.

- J'aimerai beaucoup vous aider mais je crains que mes compétences en ce domaine ne vous soit d'aucune utilité...Mais peut-être que je pourrai vous trouver quelques personnes musclées..ou talentueuses en bricolage?
Moui, je pense que c'est la meilleur façon d'opérer...Vous commencez et je vous trouve du renfort...

Elle plissa ses yeux en regardant Thomas et fit glisser un doigt sur le torse de l'homme.

- Je suis sûre que vous serez d'accord avec moi...n'est-ce pas?

Elle était insolente, provocatrice, tentante....si désirable...

Avec un dernier regard à Altaïr toujours sur les fesses, elle envoya un baiser du bout de ses doigts à Mathias et sortit de la pièce d'une démarche féline, accrochant les regards masculins de la pièce.

un pas... deux pas...trois pas... Cela fut finalement assez bref avant que Goldie, partie dans le corridor et visiblement assez fière de son numéro, ne sentit une poigne d'acier se refermer sur son épaule... forcée de se retourner elle n'eut aucune reaction lorsque son poignet fut enserré et que tout son corps virevolta comme un pantin désarticulé... La jeune femme atterrit lourdement sur le dos, sans avoir compris un instant ce qui s'était passé.

A deux mètres de distance Altaïr la fixait d'un regard glacé, mais brûlant à la fois. Son maquillage lui donnait des allures d'indomptable amazone, ses cheveux fins virevoltant dans la légère brise créée par la fermeture de l'écoutille...

Un problème chérie? tu vois qu'en prenant par surprise l'adversaire il ya moyen de bien s'en sortir, mais tu le savais déjà je crois...

a mesure que Goldie reprenait ses esprits les regards s'affrontèrent avec une force étonnante, viscerale... volcanique pour la première, froid et veneneux pour Altaïr. Toutes deux belles à se damner, quoique de beautés radicalement différentes. Visiblement la blonde se la jouait à fond dévoreuse d'hommes pensait-elle, mais elle ignore ce que l'irrépressible séduction est... Un sourire ardent ponctua cette pensée...

dis... tu penses dormir à même le sol ou tu penses bouger ton popotin un de ces jours?

Thomas consultait la liste que lui avait remis Serj, cette homme dont il ne connaissait toujours pas le nom, ni même les intentions. Il fronça les sourcils : toutes les personnes décrites ici avaient déjà leur statut vital clairement affiché... pourquoi aller vérifier les caissons s'il était possible de savoir de la salle de contrôle ce qui se trâmait ? Et pourquoi y'avait-il des gens sains parmi ces personnes ? Il sentait qu'on essayait de l'utiliser. Il était fatigué et sa tête lui faisait mal. L'épisode Goldie n'avait pas été pour le calmer, ses hormones réveillées semblant se mêler de la fragile alchimie physique pour le rendre plus vulnérable encore. Lorsqu'en plus il entendit quelqu'un crier que quelqu'un venait d'être assassiné, c'en fut trop pour lui. Il était définitivement dépassé par tout ce qui arrivait, trop las pour continuer à essayer de comprendre et tenter de se mêler aux divers courants de pression qui semblaient se former. A ce moment, sentant tout à coup toute tension évacuée, puisque désormais au-delà de toute responsabilité, il fit un geste totalement inconsidéré. Il frappa Serj. De toutes ses forces.
Même s'il ne savait pas bien pourquoi, il sentait qu'il le méritait.
Cela le soulagea grandement.
Il partit et se dirigea vers le self. Son estomac criait famine.